Plusieurs études ont démontré les effets néfastes des écrans pour les tout-petits. Face à ces dangers, un projet de loi a été soumis.
L’utilisation des écrans par les plus jeunes est un phénomène qui inquiète les professionnels de la petite enfance. En effet, de nombreux pédiatres ont constaté au fil des années les effets néfastes des smartphones et tablettes sur le développement. De fait, ils sont nombreux à déconseiller l’exposition aux nouvelles technologies avant l’âge de 3 ans.
Mais certains députés veulent aller plus loin. Reçus dans le cadre d’une émission de France Info, Annie Genevard (Doubs) et Antoine Vermorel-Marques (Loire) ont évoqué leur proposition de loi sur le sujet. Leur objectif est d’inciter les adultes à ne pas montrer aux tout-petits l’importance des écrans.
Et pour cela, ils envisagent des mesures de grande ampleur. Ils souhaitent interdire ces gadgets dans les crèches et chez les assistantes maternelles.
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Un « enjeu de santé publique » et une véritable « urgence » selon la députée Annie Genevard
Lors de son entretien à France Info, la députée regrettait la présence envahissante des nouvelles technologies dans le quotidien des enfants. D’ailleurs, ce constat a été confirmé par une enquête de Santé Publique France menée en 2023. Les résultats suggéraient qu’en moyenne, un enfant de moins de 2 ans passait une heure par jour devant un écran.
[#Ecrans] 📺 Selon les données de la cohorte Elfe de l’@Ined et l’@Inserm publiées dans le #BEH, seuls 13,7% des parents respectent la recommandation de ne pas exposer aux écrans les #enfants de moins de 2 ans.
— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) April 12, 2023
En appuyant son propos sur les résultats de différentes études, Annie Genevard souligne le fait qu’il s’agit d’un réel enjeu de santé publique de protéger les plus jeunes. Cette proposition de loi s’inscrit d’ailleurs dans un souhait du Gouvernement de « mieux contrôler l’usage des écrans chez les jeunes ». Début 2024, le Président de la République avait ainsi émis plusieurs propositions lors d’une conférence de presse.
Parmi les idées évoquées, la mise en place d’un programme d’éducation destiné aux parents pourrait voir le jour. Mais la proposition de loi concernerait les structures d’accueil et de garde des plus jeunes. Cependant, le contrôle pourrait être difficile pour les autorités de la petite enfance. Néanmoins, ce critère pourrait à terme entrer dans la liste des critères d’agrément pour l’accueil des moins de 3 ans.
Que risque un enfant de moins de 3 ans s’il est exposé de manière précoce aux écrans ?
S’il est exposé aux écrans avant l’âge de 3 ans, l’enfant peut être victime de retards de développement, tant sur le plan moteur que mental. En effet, ils freinent le développement, car ils ne stimulent pas le corps ou l’esprit du bébé. Il reste fixe devant le programme qu’il regarde. De fait, il peut souffrir de retard de langage car il est moins exposé à des discussions simples avec les parents.
Dans le même temps, les nouvelles technologies peuvent isoler l’enfant. Or, cela peut rendre plus difficiles les relations avec les proches ou les autres enfants. Étant immobile face à un smartphone ou une tablette, l’enfant développe moins la motricité, notamment la motricité fine (c’est à dire les gestes faits avec la main entière). Enfin, ils sont moins rapidement autonomes que les enfants non exposés.
