S’il est nécessaire ou imposé par certaines professions, le travail de nuit aurait des conséquences sur l’efficacité de notre cerveau.
Dans des usines ou dans des hôpitaux, de nombreux Français sont obligés de travailler de nuit. Ils sont secouristes, péraparateurs/trices de commandes, chauffeurs routiers ou agents de sécurité. Si le travail de nuit est bénéfique financièrement, le rythme décalé a des conséquences sur notre santé.
De base, nous avons tous une horloge biologique. Celle-ci est « réglée » de manière à ce que nous soyons actifs le jour et que nous dormions la nuit. Toutefois, le travail de nuit dérègle cette horloge naturelle de notre corps. Si nous parvenons à nous adapter au bout de quelques jours ou semaines, les répercussions de ce dérèglement affectent tout le corps.
Une équipe de chercheurs autrichiens a récemment étudié l’impact du travail de nuit sur différentes fonctions de notre cerveau. Ils ont découvert que ce dernier pouvait avoir de lourdes conséquences sur notre organisme, notamment sur certaines capacités vitales.
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La vigilance et la vitesse de traitement d’une information diminuées
Pour cette étude, les chercheurs ont fait appel à près de 19 000 volontaires. Certains travaillaient de jour tandis que d’autres étaient des travailleurs de la nuit. Dans les deux cas, leurs performances cérébrales ont été analysées.
Les performances en question incluent des fonctions que nous utilisons au quotidien. On trouve notamment la mémoire, les réflexes, la vigilance ou la vitesse de traitement d’une information.
Cependant, les chercheurs ont constaté que les travailleurs nocturnes étaient moins performants que les travailleurs de jour. Le cerveau aurait plus de mal à traiter certaines informations car le rythme circadien (c’est à dire notre horloge interne basée sur un cycle de 24 heures) est chamboulé.
Pire encore, le fait que certaines fonctions soient moins efficaces peut être dangereux pour leur santé. En effet, être moins vigilent ou moins vif augmente les risques d’accident aussi bien sur le lieu de travail qu’au volant. L’ensemble de leurs conclusions et de leurs analyses ont été publiées en janvier 2022 dans le BMJ Journals.
Notre cerveau moins réceptif à un rythme nocturne malgré l’habitude ?
D’autres éléments impactant notre cerveau comme la consommation d’alcool ou le sport ont déjà été étudié. Cependant, c’est la première fois que le travail de nuit est pointé du doigt par les spécialistes. Toutefois, les dysfonctionnements entraînés par la vie nocturne peuvent être corrigés.
Pour cela, les chercheurs recommandent de faire de petites pauses afin de faire une micro-sieste. Toutefois, ces petits rituels peuvent être difficiles à mettre en place en particulier chez certains métiers.