Le traitement de l’obésité pourrait être simplifié dans les années à venir grâce à un médicament actuellement testé en phase 3.
Début 2022, l’OMS révélait que dans le monde, 650 millions de personnes adultes souffraient d’obésité. Considérée comme une épidémie par l’organisation, la maladie reste cependant difficile à soigner.
Actuellement, les patients obèses ont deux possibilités. Ils peuvent modifier leurs habitudes alimentaires et pratiquer une activité physique régulière pour éliminer l’excès de graisse de manière naturelle. Quant à la deuxième option, elle implique la pose d’un anneau gastrique lors d’une opération chirurgicale. Si cette option aide à ressentir plus rapidement l’impression de satiété, elle n’est pas efficace à 100%.
Mais un nouveau traitement pourrait offrir aux patients une alternative pour soigner leur maladie. Un médicament sous forme d’injections fait actuellement l’objet de tests cliniques sur des patients souffrant d’obésité. Les résultats très encourageants de ces tests viennent d’être publiés dans le New England Journal of Medicine.
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Deux molécules combinées pour demander au corps d’arrêter de manger
Le médicament testé est le tirzépatide. Dans le cadre de l’essai, celui-ci est administré sous forme d’une injection hebdomadaire de 10 ou 15mg. Des volontaires en situation d’obésité ont été invités à prendre part aux essais et ce pendant une durée de 72 semaines.
Au bout de cet essai, les chercheurs ont constaté que les patients avaient perdu en moyenne 20% de leur poids de départ. D’ailleurs, 1/3 des volontaires a même obtenu des résultats supérieurs en perdant 25% de leur poids initial grâce au traitement.
Cette efficacité serait du à l’action combinée de deux molécules présentes dans le médicament. Ces molécules agissent en réalité sur le cerveau en envoyant un signal disant d’arrêter de manger. Loin d’être nocif pour la santé, ce signal est émis naturellement par notre organisme. Des hormones présentes dans notre tube digestif (les incrétines) envoient l’information au cerveau lorsque nous sommes rassasiés.
Dans le cas du traitement, les molécules imitent le message des hormones pour « indiquer » au cerveau que le corps est rassasié. Ainsi, les patients mangent des quantités moins importantes tout en ayant l’impression de satiété.
Un traitement contre l’obésité qui peut avoir des effets secondaires
Cependant, le médicament peut avoir des effets secondaires. Certains patients ont souffert lors des premières semaines de nausées, de vomissements, de constipations ou encore d’épisodes de diarrhées. Toutefois, les effets ont disparu au fil des semaines. D’ailleurs pour les chercheurs, ces effets secondaires sont considérés comme légers vis-à-vis du traitement.
Toutefois, des essais complémentaires devront être menés avant que le médicament ne soit autorisé. de plus, les chercheurs ne savent pas encore si le traitement sera efficace sur le long terme.
Mais à l’heure où la vitesse à laquelle nous mangeons peut augmenter les risques d’obésité, ce médicament représente un réel espoir de traitement pour des millions de personnes.