Si la mucoviscidose ne peut pas encore être guérie, un traitement à base de champignon pourrait révolutionner la vie des patients.
D’après les chiffres de la Fondation pour la Recherche Médicale, plus de 7 000 personnes souffrent de la mucoviscidose en France. Et chaque année, ce serait plus de 200 nouveau-nés qui seraient concernés par la maladie. Or, il n’existe pas à ce jour de traitement pour en guérir complètement.
Grâces à de récentes découvertes, les chercheurs parviennent aujourd’hui à réduire les symptômes de la maladie. Les patients mènent une vie presque normale mais sans voir disparaitre la maladie de leur corps. Or, une nouvelle piste de réflexion pourrait permettre d’éliminer naturellement les facteurs responsables de la mucoviscidose.
Et pour cela, il suffirait d’utiliser un champignon comestible. C’est ce qui ressort d’une étude prometteuse publiée dans la revue spécialisée Molecular Therapy.
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Comment un champignon peut-il aider à traiter la maladie ?
Pour bien comprendre le rôle du champignon, il faut comprendre l’origine de la maladie. Si la mucoviscidose peut avoir plusieurs origines, l’une d’entre elles est un dysfonctionnement d’un gène en lien avec la maladie. Quand ce gène est impacté, la production d’une protéine indispensable à notre organisme est impossible. On parle alors de mutation « non-sens ».
Or, des chercheurs ont découvert qu’il était possible de traiter cette mutation non sens en injectant une molécule spécifique dans l’organisme. En effet, celle-ci permet de relancer la production de la protéine impactée et ce sans être impactée par la mutation. La molécule en question est surnommée DAP (ou di-amino-purine).
Mais les chercheurs ont alors souhaité savoir où trouver cette molécule. Ils ont alors été surpris d’apprendre qu’elle était présente naturellement dans le Lepista flaccida, un champignon comestible mais peu appétissant sur le plan gustatif.
Un traitement potentiellement efficace pour 10% des patients souffrant de mucoviscidose
À l’heure actuelle, le champignon en question n’a été testé que sur un échantillon de cellules infectées. Cependant, les chercheurs sont optimistes quant à la potentielle extension de ce traitement à des patients humains. Néanmoins, il faut prendre en compte un critère important.
En effet, la mutation dite « non-sens » ne concerne que 10% des patients souffrant de la mucoviscidose. De fait, il pourrait ne pas être adapté à tous les malades. Mais elle représente un vrai espoir pour les chercheurs. D’autant que ces derniers précisent que la molécule peut être administrée par voie orale, ne comporte actuellement pas d’effets secondaires et est active en seulement deux heures.
Cela limiterait les risques d’effets indésirables sur l’organisme tout en traitant efficacement les patients. Toutefois, il faudra attendre plusieurs autres essais cliniques avant que le traitement au champignon ne soit officiellement approuvé et administré.