Si une bonne hygiène permet de rester en bonne santé, le contexte économique provoque une précarité hygiénique chez certains Français.
Chaque jour, nous utilisons de nombreux produits d’hygiène. Du dentifrice au gel douche en passant par le déodorant, tous ces produits contribuent à l’entretien de notre corps. S’ils peuvent parfois contenir des substances nocives, la majorité d’entre eux sont sans risques pour notre santé. Mais encore faut-il pouvoir en profiter au quotidien.
En effet, l’inflation concerne en France tous les secteurs, y compris les produits d’hygiène. Et face à une augmentation du coût de la vie, des milliers de personnes ont renoncé à l’achat de ces produits essentiels.
C’est ce qui ressort d’une enquête Ifop menée en partenariat avec l’association Dons solidaires. Celle-ci est consultable directement sur le site de l’association.
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Un manque d’hygiène corporelle forcé qui impacterait davantage les femmes et les jeunes
L’enquête révèle qu’aujourd’hui en France, plus d’un tiers des personnes interrogées (34% des sondés) ont modifié leurs habitude en matière d’hygiène. L’augmentation des prix est telle que beaucoup préfèrent acheter de quoi manger que du shampoing ou du dentifrice. D’ailleurs, le phénomène concerne aussi bien la cosmétique que les produits de base. Mais cette évolution des habitudes ne se limite pas aux rayons des supermarchés.
En effet, vu que les produits de beauté coutent cher, certaines personnes changent leurs routines. De fait, ils se lavent moins fréquemment pour économiser les shampoings. Pire encore, certains sondés se lavent sans savon et réduisent aussi leur consommation de papier toilette.
Si le phénomène a été accentué par la hausse des prix, de nombreuses femmes étaient déjà concernées avant celles-ci. En effet, la précarité menstruelle est un phénomène de société qui prend de l’ampleur chaque année. Le terme désigne le fait de ne pas pouvoir acheter ou accéder à des protections hygiéniques, qu’il s’agisse de serviettes, de tampons ou de protections réutilisables.
Quels sont les potentiels risques liés à cette nouvelle forme de précarité ?
Les risques de caries peuvent augmenter sans un brossage avec du dentifrice. Quant au corps, les problèmes les plus fréquents sont l’accumulation de mauvaises odeurs ou des infections cutanées. Mais les risques les plus importants sont sur le plan mental.
En effet, ne pas se laver peut impacter la confiance en soi et le sentiment de bien-être. Ce geste forcé peut aussi influer sur les interactions sociales. Certaines personnes refuseront de sortir ou seront plus isolées à cause d’une mauvaise hygiène corporelle. D’après les chiffres de l’enquête, 6% des sondés ont même refusé d’aller à un entretien d’embauche car ils ne pouvaient pas se laver correctement.