Si la pilule peut avoir de nombreux effets sur le corps des femmes, une étude révèle que la débuter très tôt favoriserait la dépression.
De nombreuses études ont déjà démontré les effets secondaires de la prise de la pilule sur les femmes. Les plus répandus sont la prise de poids, les sautes d’humeur ou encore un sommeil plus irrégulier que d’ordinaire. Si les effets physiques sont gênants, ceux sur la santé mentale peuvent être encore plus dévastateurs.
Il y a quelques mois, une étude révélait que les femmes pouvaient davantage souffrir de dépression si elles utilisaient un stérilet hormonal. Toutefois, deux données sont souvent écartées : l’âge à laquelle le traitement a débuté et le pourcentage de risques. Or, avec la pilule, les deux peuvent avoir un impact considérable sur la santé mentale.
C’est le constat alarmant fait par une étude publiée dans la revue scientifique EurekAlert le 12 juin dernier.
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L’âge des patientes lors de la première pilule pris en compte pour évaluer les risques
Pour cette étude, les chercheurs ont fait appel à plus de 264 000 volontaires. Ils ont suivi ces femmes pendant une longue période, notamment pendant leur adolescence. Puis ils ont observé en détail l’âge auquel elles ont débuté la pilule, l’apparition ou non de dépression…
Les scientifiques ont alors constaté que débuter la pilule pendant l’adolescence démultipliait les risques de dépression. Chez les volontaires concernées, le risque de développer une dépression à un moment de leur vie était de 130%. Tandis que chez les femmes ayant commencé la pilule après 18 ans, le chiffre était inférieur. Néanmoins il restait important et était de l’ordre de 90% environ.
Au delà des risques liés à l’âge de la prise, le fait d’arrêter ce mode de contraception continue d’impacter la santé mentale.
Un impact différent en cas d’arrêt chez les femmes et chez les adolescentes
En effet, les chercheurs ont également analysé les conséquences de l’arrêt de la pilule sur les femmes. Et en fonction de leurs âges, les résultats diffèrent. Si les femmes ont pris la pilule à l’âge adulte, un arrêt du contraceptif peut permettre de traiter les signes de dépression. Mais si les adolescentes prennent et arrêtent le traitement avant l’âge adulte, les effets peuvent durer.
Cette réponse de l’organisme serait principalement due aux importants changements hormonaux que subissent les jeunes filles à l’adolescence. Étant donné que la pilule influe sur les hormones, celles des adolescentes peuvent être encore plus chamboulées que d’ordinaire.
De fait, l’empreinte du médicament est plus marqué et la dépression peut être plus difficile à traiter. Cependant, les spécialistes ne veulent pas pour autant interdire la pilule. Ils souhaitent juste mettre en avant ces éléments pour mieux avertir les patientes et éventuellement proposer une alternative.