Des chercheurs californiens ont découvert que 22 pesticides pouvaient favoriser le développement du cancer de la prostate et sa mortalité.
Plusieurs études ont déjà démontré les effets néfastes de l’exposition aux pesticides sur l’organisme. Ces traitements utilisés notamment pour l’agriculture augmenteraient les risques de maladie de Parkinson, de lymphome ou encore de réactions allergiques cutanées. Mais ces produits accéléreraient aussi la propagation du cancer de la prostate.
À l’heure actuelle, ce cancer est le plus répandu dans de nombreux pays et peut concerner les deux sexes. Afin de mieux comprendre comment il se développe, des chercheurs de l’Université de Stanford ont étudié l’impact de 295 pesticides différents sur la santé. Après une exposition allant de 10 à 18 ans, les résultats suggèrent que des substances considérées comme non cancérigènes peuvent être nocives.
Sommaire
22 pesticides systématiquement associés au développement de la maladie
Débutée en 1997 et terminée en 2020, cette étude a été divisée en deux parties. L’objectif était de déterminer si la multiplication des substances avait une influence sur le développement des cancers. Mais elle permettait également de déterminer les produits les plus nocifs et si certains étaient utilisés sur les 2 périodes.
Le compte-rendu de l’étude partagée dans la revue spécialisée Cancer indique que 22 des produits utilisés provoquaient obligatoirement un cancer de la prostate chez les personnes exposées. D’ailleurs, 3 d’entre eux favorisaient l’apparition de la maladie dans les deux périodes d’observation. L’une des substances incriminées est le 2,4D (ou acide 2,4-dichlorophénoxyacétique), très utilisé dans les herbicides.
Mais parmi les 19 autres produits mis en avant, beaucoup ne sont pas encore considérés comme cancérigènes aux États-Unis. Cette étude fait donc état des risques réels et pourrait conduire à de meilleures campagnes de prévention.
Un facteur de risque sous-estimé, notamment aux États-Unis
En Europe, l’exposition aux pesticides est prise très au sérieux par les organismes de santé publique. Une étude a démontré que ces produits pourraient être aussi dangereux pour la santé que le fait de fumer. Mais aux États-Unis, les expositions environnementales sont peu étudiées. Or, cela provoque des disparités dans le développement des cas, plus fréquents dans les états agricoles.
L’auteur principal de cette étude, le docteur Simon John Christoph Soerensen, veut toutefois que cette étude serve de point de départ à une meilleure prévention des risques. Dans un communiqué, il a déclaré qu’en “ nous appuyant sur ces résultats, nous pouvons faire progresser nos efforts pour identifier les facteurs de risque du cancer de la prostate et œuvrer à réduire le nombre d’hommes touchés par cette maladie ”.