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Un lien découvert entre douleurs chroniques et consommation d’alcool

Pour oublier les douleurs chroniques, il peut être tentant de consommer de l’alcool. Or, la boisson pourrait amplifier le phénomène.

Les douleurs chroniques peuvent prendre plusieurs formes. Il peut s’agir d’un mal de crâne, d’une gêne persistante à la jambe ou sur toute autre partie du corps. Dès lors que la douleur est ressentie de la même manière pendant plus de 6 mois, on parle de douleur chronique.

Mais cette gêne permanente peut être très difficile à vivre au quotidien. Afin de l’atténuer ou de l’oublier quelques heures, les personnes concernées ont comme réflexe de boire de l’alcool. Et ce phénomène étrange a été le point de départ d’une étude publiée aujourd’hui dans le British Journal of Pharmacology. 

Toutefois, il a permis de mettre en lumière le fait que consommer de l’alcool pouvait aggraver la sensation de douleur.

Plus la consommation d’alcool est fréquente et importante, plus les douleurs chroniques sont vives

L’étude a été menée sur trois groupes de souris en fonction de leur dépendance à l’alcool. En effet, le premier groupe était alcoolique, le deuxième groupe buvait « avec modération et le dernier ne buvait pas. Puis les chercheurs ont comparé les effets de l’alcool sur la douleur ou la consommation des animaux.

Les résultats révèlent que les souris dépendantes supportaient très mal le sevrage. D’ailleurs, les animaux souffraient d’allodynie, c’est à dire de douleurs provoquées par des facteurs techniquement non-douloureux. Et pour calmer les effets de l’allodynie, elles buvaient toujours plus d’alcool. 

Ainsi les chercheurs ont mis en évidence un cercle vicieux où la douleur pousse à boire pour oublier et ainsi de suite. Mais cette mauvaise habitude a aussi une autre conséquence sur le cerveau : elle modifie la perception de la douleur et endommage même certains nerfs. De fait, les concernés ont tout le temps la sensation d’avoir mal.

Un phénomène d’origine inflammatoire ?

Si les chercheurs tentent de comprendre l’origine de ce phénomène, les premières hypothèses pointent du doigt des « réponses inflammatoires ». En effet, les chercheurs ont remarqué la présence de molécules en plus grande quantité chez les souris consommatrices d’alcool. Et celles-ci sont inexistantes chez les souris sobres mais souffrant de douleurs régulières.

D’après leurs conclusions, la consommation d’alcool pourrait déclencher dans l’organisme des réactions qui font croire à de nouvelles douleurs. Et cela pousserait les patients à boire toujours plus pour donner un sentiment de calme pendant quelques heures. Actuellement, les chercheurs souhaitent donc poursuivre les recherches sur le sujet en vue de développer un futur traitement.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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