D’après une récente étude, les zones exposées aux pesticides pourraient provoquer autant de cancers que le fait de fumer.
Selon les données de Greenpeace France, environ 65 000 tonnes de pesticides seraient utilisées chaque année dans l’Hexagone. Si ces produits permettent de protéger les plantes des maladies ou des nuisibles, ils ont un impact sur la santé. Entre autres, ils provoqueraient divers symptômes et accéléreraient le développement de certaines maladies comme l’asthme, les troubles anxio-dépressifs ou la maladie d’Alzheimer.
Plusieurs études ont déjà démontré que l’exposition aux pesticides était également responsable de cancers. Cependant, il était jusqu’alors difficile de déterminer avec précision l’impact de cette exposition. Afin de répondre à cette question, une équipe de chercheurs menée par le Dr Isain Zapata a mené une analyse de grande ampleur.
Les scientifiques ont réuni toutes les données liées à des cancers dus aux pesticides. Puis ils ont comparé ces chiffres avec ceux d’autres facteurs de risque de cancer. Or, les résultats indiquent que ces produits avaient une incidence similaire au tabagisme en termes de cancers diagnostiqués.
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Un risque qui ne concerne pas uniquement les agriculteurs et producteurs
Pour cette étude, les chercheurs ont étudié à la fois le niveau d’exposition aux pesticides, les cancers associés et les effets provoqués par ces produits. Puis ces mêmes éléments ont été comparés aux données des cancers dus au tabagisme. Or, n’importe quel individu vivant dans une zone agricole régulièrement traitée est exposé à un taux important de pesticides.
D’ailleurs, l’étude révèle que des cancers spécifiques sont plus susceptibles de se développer à cause de cette surexposition. Les maladies listées incluent le lymphome non Hodgkinien, la leucémie et le cancer de la vessie.
S’il est légitime de penser que les agriculteurs sont les plus à risque, vivre aux abords des champs est tout aussi dangereux d’après les résultats publiés dans Frontiers in Cancer Control and Society. Cependant, l’exposition ne se limite pas aux champs. Acheter des fruits, des légumes, d’autres denrées alimentaires non issues de l’agriculture biologique ou le fait de boire de l’eau représenterait également un risque.
Des pesticides qui font davantage de dégâts dans certaines zones géographiques
L’étude ayant été menée aux États-Unis, il est difficile de connaître le niveau d’incidence en France. Toutefois, les résultats indiquent que plus une zone est agricole, plus les risques sont augmentés pour la population. En effet, l’utilisation de pesticides ne survient pas qu’une fois dans l’année. La multiplication des traitements est d’ailleurs un point inquiétant soulevé par l’auteur principal de l’étude.
En effet, le Dr Zapata a déclaré que « Dans le monde réel, il est peu probable que les gens soient exposés à un seul pesticide, mais plutôt à un cocktail de pesticides dans leur région ». Face à ces résultats, l’étude est un moyen d’alerter les autorités de santé sur les réels dangers de ces traitements. Ils veulent également informer les consommateurs et les interroger sur l’impact de ces derniers sur leur santé.