AccueilEtudesLes personnes LGBTQ+ plus sensibles à la démence et à la dépression

Les personnes LGBTQ+ plus sensibles à la démence et à la dépression

Si l’orientation sexuelle ne devrait pas impacter la santé, les personnes LGBTQ+ auraient cependant plus de risques de souffrir de démence.

L’orientation sexuelle est un élément qui, en théorie, n’a aucune influence sur l’état physique ou mental d’une personne. Cependant, de plus en plus d’études se penchent sur les personnes LGBTQ+ et leur santé. Toutefois, ces études ne portent pas uniquement sur l’activité sexuelle. La santé cérébrale est devenue un enjeu majeur, et elle pourrait se dégrader plus facilement chez les personnes homosexuelles, bisexuelles, transgenres…

Or, une étude fait état d’un constat inquiétant. En comparant les dossiers médicaux de personnes hétérosexuelles et appartenant à des minorités sexuelles, il ressort que les personnes LGBTQ+ auraient 15 % de risques supplémentaires de souffrir de problèmes cérébraux. Mais cela ne se limiterait pas uniquement à la dépression ou à la démence.

Un risque d’AVC jusqu’à 68 % plus important que chez les personnes hétérosexuelles et cisgenres

Pour cette étude, les chercheurs ont comparé un panel de 350 000 adultes hétérosexuels et cisgenres à un autre de 40 000 adultes LGBTQ+ et transgenres. Or, en observant les dossiers médicaux et les données cérébrales, il ressort que les minorités sexuelles sont plus susceptibles de souffrir de troubles neurologiques en vieillissant.

Plus précisément, les chercheurs ont évoqué 3 chiffres. Le premier concerne le risque de dépression dite tardive, c’est à dire survenant à un âge avancé. Selon les chiffres de l’étude, les personnes LGBTQ+ et transgenres seraient 27 % plus susceptibles de souffrir de dépression.

La deuxième donnée concerne le risque de démence. En moyenne, le risque serait accru de 14 % chez les minorités sexuelles. Toutefois, de nombreux autres facteurs extérieurs peuvent entrer en compte comme le métier exercé, l’utilisation de certains médicaments ou une carence en vitamine D. Enfin, le risque d’AVC serait augmenté de 68 % chez les femmes transgenres.

Quelles sont les raisons derrière cette augmentation des problèmes cérébraux chez les personnes LGBTQ+ ?

D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Neurology, plusieurs facteurs pourraient être en cause. Dans un premier temps, les personnes LGBTQ+ seraient davantage victimes de discrimination, d’actes traumatisants et de violence. Ces causes extérieures généreraient un stress plus important et une inflammation au niveau du cerveau.

Dans un second temps, les traitements hormonaux utilisés dans le cadre d’une transition pourraient également altérer la santé neurologique. Enfin, le manque d’accès aux soins par manque de moyens ou à cause d’une discrimination du personnel soignant serait également en cause. À noter que l’étude a été réalisée aux États-Unis et n’est pas représentative de la prise en charge proposée en France.

Néanmoins, cette étude n’a pas pour objectif de déterminer les facteurs spécifiques responsables de ces hausses. Quel qu’en soit la raison, toute personne, quelle que soit son identité de genre ou sa sexualité, doit bénéficier d’un accompagnement adapté pour réduire les risques et soigner les troubles mentaux.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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