Dès qu’ils dépassent la date indiquée, les médicaments périmés sont jetés ou ramenés en pharmacie. Pourtant, ils pourraient encore soigner.
Qu’il s’agisse d’antidouleurs, de pastilles contre le mal de gorge ou de traitements contre le rhume, les médicaments sans ordonnance sont souvent utilisés de manière occasionnelle. De fait, il est fréquent que seule une partie de la plaquette soit utilisée. Pourtant, les médicaments fonctionnent de la même manière que les produits alimentaires. Il est donc fréquent de trouver une date limite sur leurs emballages.
Or, en faisant du tri dans les médicaments périmés, de nombreux utilisateurs les jettent par peur de souci de santé. Mais ces pastilles ayant dépassé la date limite représentent elles un risque ? Pas vraiment à en croire les résultats d’une enquête menée par l’UFC-Que Choisir. Plus étonnant encore : de nombreux médicaments périmés seraient encore efficaces malgré une date dépassée.
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8 produits testés sur 10 toujours efficaces pour traiter le mal associé
Pour cette enquête, l’UFC-Que Choisir a fait appel à un laboratoire spécialisé. En vue de tester l’efficacité des médicaments périmés, ils ont envoyé à l’analyse 30 boîtes différentes. Tous les traitements testés étaient des antidouleurs contenant du paracétamol ou de l’ibuprofène sous différentes formes (comprimés, gélules ou sachets).
L’objectif était de déterminer si la substance active présente dans ces traitements pouvait encore combattre la douleur, même plusieurs mois après expiration. Or, les résultats publiés sur le site de l’association de consommateurs sont surprenants. Sur les 30 produits testés, 80% d’entre eux ont été considérés comme « encore efficaces » par les analystes.
D’ailleurs, l’efficacité ne s’estomperait pas, même au bout de plusieurs années. Parmi les 30 boîtes utilisées pour l’expérience, il y avait un contenant de paracétamol périmé depuis 1992. Mais malgré ses 32 ans, le cachet contenait encore « 100% de substance active » selon les chercheurs.
Modifier la réglementation concernant les médicaments périmés en vue de limiter le gaspillage
Si ces résultats peuvent rassurer les consommateurs, ils inquiètent sur un point. En effet, des campagnes ont mis l’accent sur le fait de ramener les médicaments non utilisés ou périmés en pharmacie. Or, certains d’entre eux pourraient encore soigner un mal de tête ou des règles douloureuses.
De plus, conserver dans ses placards ces médicaments périmés permettrait d’éviter les tensions d’approvisionnement et les pénuries, comme ce fut le cas courant 2022. Face à ces résultats, l’UFC-Que Choisir a décidé de saisir l’ANSM (l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament). Elle demande une évolution du cadre réglementaire, notamment en ce qui concerne le choix arbitraire des dates de péremption des médicaments.
Si elle est acceptée, cette évolution permettrait également de limiter les déchets de santé produits chaque année et de réduire les coûts de traitements des déchets et de productions pour l’Assurance Maladie.
