Si les cauchemars sont fréquents chez les enfants, ils ne sont pas à prendre à la légère s’ils reviennent régulièrement une fois adulte.
De manière occasionnelle, il peut arriver de faire des cauchemars. Généralement, ils sont imaginés par notre inconscient à la suite d’un incident, d’un traumatisme ou d’une mauvaise nouvelle. Mais ils ne durent que le temps d’une nuit. Cependant, ils peuvent troubler le sommeil pendant plusieurs nuits d’affilée, voire plus longtemps.
Pendant longtemps, ces visions ont été associées à un simple élément généré par le cerveau pendant les phases de sommeil paradoxal. Mais aujourd’hui, ils sont étudiés en tant que symptômes. Or, le fait de faire régulièrement des cauchemars pourrait être lié au développement d’un lupus ou d’autres maladies auto-immunes.
C’est en tout cas la découverte étonnante faite par les chercheurs de l’Université de Cambridge et du King’s College de Londres.
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Des cauchemars présents un an avant le diagnostic du lupus érythémateux disséminé
À l’origine, les chercheurs étudient les possibles liens entre lupus et symptômes neurologiques divers. Il pouvait s’agir d’hallucinations, de perte d’équilibre, de dépression… Pour cela, ils ont interrogé un panel de 676 malades ayant un lupus diagnostiqué. En complément, ils ont également demandé l’avis de 400 cliniciens différents.
Or, un résultat surprenant revenait. Chez plus de 60% des patients, le sommeil de rêve était perturbé. De plus, un tiers des interrogés a confirmé que ce sommeil perturbé avait débuté plus d’un an avant l’apparition du lupus. Mais dans le même temps, un patient sur 4 déclarait souffrir d’hallucinations. Cependant, cela peut être trompeur car le mot « cauchemars » pour parler d’hallucinations était utilisé car moins effrayant et stigmatisant.
Pour le professeur David D’Cruz, ce constat vient confirmer une hypothèse présente dans son esprit depuis plusieurs années. En effet, en discutant avec ses patients souffrant de lupus, il avait déjà noté la récurrence des cauchemars. Mais pour de nombreux experts, ces visions étaient souvent mises de côté.
Ne plus négliger ces symptômes dans les années à venir si d’autres études les confirment
L’étude apporte de nouvelles pistes de réflexion dans la compréhension mais également le diagnostic de la maladie. D’ailleurs, le professeur D’Cruz souligne également le fait de ne pas prendre à la légère les troubles nocturnes.
« L’importance de reconnaître ces symptômes a été soulignée par des rapports selon lesquels certains patients avaient initialement été mal diagnostiqués ou même hospitalisés avec un épisode psychotique et/ou des idées suicidaires, qui ne se sont révélés que plus tard comme le premier signe de leur maladie auto-immune ».
Mais ces résultats ne concerneraient pas uniquement le lupus. Dans le même temps, les chercheurs ont interrogé 69 personnes vivant avec des maladies rhumatismales auto-immunes systémiques. Or, ces derniers souffraient également d’hallucinations et de cauchemars. Cependant, il faudra d’autres études pour attester de la véracité du symptôme dans les deux cas.