Une nouvelle étude alerte sur l’impact d’une consommation de cannabis pendant l’adolescence et ses effets sur les capacités cognitives.
Régulièrement, les spécialistes rappellent les dangers liés à la consommation de drogues ou de tabac chez les adolescents. Si elles peuvent impacter les résultats scolaires, ces drogues accéléreraient également le développement de l’anxiété et de la dépression. Cependant, les répercussions les plus graves touchent le cerveau, car cet organe n’est pas encore mature.
Or, si les jeunes commencent à consommer du cannabis avant l’âge de 16 ans, cela pourrait avoir de graves répercussions sur leurs capacités cognitives. C’est le constat qui ressort d’une étude menée par les chercheurs de l’Université de Montréal. En effet, en observant de jeunes cerveaux, ils ont découvert que ceux exposés à la drogue étaient plus minces. Mais cette différence de taille a de grosses conséquences.
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Les capacités d’apprentissage, de sociabilité et d’adaptation chamboulées par l’exposition précoce au cannabis
Les résultats de l’étude publiée dans la revue Science Daily mettent en lumière les effets de cette consommation précoce. Les adolescents concernés souffriraient de troubles de la mémoire. De fait, la capacité d’apprentissage serait touchée et rendrait le cursus scolaire plus difficile.
Ensuite, les chercheurs évoquent des troubles lors des prises de décision et des interactions avec d’autres personnes. Or, toutes ces altérations auraient pour origine la libération de tétrahydrocannabinol (aussi connu sous le nom de THC) dans l’organisme. La substance modifierait le cortex, c’est à dire la partie externe du cerveau. Cela impacterait dans la foulée sa taille et l’utilisation de ses fonctions.
Au-delà des effets subis comparés à ceux d’un cerveau en bonne santé et non exposé au cannabis, les chercheurs mentionnent l’expansion d’un phénomène inquiétant : le « scromiting ». Né de la contraction des mots anglais « screaming » et « vomitiong » (crier et vomir en Français), il désigne les crises dont sont victimes les jeunes ayant une consommation excessive.
Sensibiliser davantage pour limiter les risques
Ces crises provoqueraient des vomissements importants suivis de cris incontrôlables. Cependant, ce n’est pas le seul effet secondaire nocif. En effet, cela fait plusieurs années que les professionnels de santé alertent sur les risques de la consommation de drogue chez les jeunes. D’ailleurs, les ados concernés auraient 2 fois plus de risques de développer des symptômes psychotiques. Et plus la consommation est élevée, plus ces risques sont décuplés.
L’étude a été menée en Amérique du Nord où l’accès au cannabis est légal dans certains états. Face à cette facilité d’accès, les scientifiques insistent sur le fait de sensibiliser davantage les jeunes, mais aussi leurs parents. Néanmoins, les études doivent se poursuivre afin de mieux comprendre l’impact de cette drogue sur le cerveau, mais aussi de développer des traitements pour limiter les séquelles.