Réalité sous silence, le président de la Ligue contre le cancer a souhaité mettre en avant les inégalités dont les patients sont victimes.
Chaque année, la journée mondiale contre le cancer est mise à l’honneur le 4 février. Cette journée est l’occasion de rappeler les progrès effectués en matière de traitements et de faire de la prévention. Cependant, cette mise en avant met également en lumière une réalité trop souvent méconnue.
En effet, à l’heure actuelle, 3 patients sur 10 ne bénéficient pas de conditions de traitement optimales. Ce détail souvent mis de côté a été le thème de la journée mondiale contre le cancer. Titrée « Pour des soins plus justes », la campagne a mis en avant les nombreuses inégalités qui pouvaient exister dans ce domaine. Et si elles concernent la France, elles valent également dans d’autres pays du monde.
Sommaire
Les pénuries de médicaments et les inégalités de prise en charge pointées du doigt
Dans le cadre d’un entretien accordé à Santé Magazine, le président de la Ligue contre le Cancer et professeur Daniel Nizri s’est exprimé sur ce sujet. Les informations ont également été partagées dans un communiqué sur le site de la Ligue.
Tout d’abord, le professeur Nizri a rappelé que la première cause d’inégalité des traitements est la pénurie de médicaments. La France notamment a été particulièrement touchée en 2023. Or, comme le rappelle le professeur, ces médicaments permettent de traiter les multiples effets secondaires de la chimiothérapie et autres traitements. Sans ces derniers, il peut devenir impossible de poursuivre les soins et donc d’augmenter les chances de rémission.
Ensuite, les inégalités dans ce domaine concernent la prise en charge des malades. La Ligue a mené une enquête de grande ampleur. Le but était de déterminer si tous les patients étaient égaux face à la prise en charge. Or, de nombreux facteurs font que des milliers de patients ne bénéficient pas d’une bonne prise en charge. Cela vaut d’ailleurs dès le dépistage et les campagnes de prévention.
À noter que les facteurs économiques, le reste à charge, la désertification médicale et même l’impossibilité de consommer des fruits et légumes frais entrent en compte.
Une durée de traitement rallongée, quel que soit le type de cancer à soigner
Les inégalités entre patients peuvent aussi concerner la durée de traitement. Si elles varient beaucoup selon les maladies et l’avancement, le facteur aggravant est la pénurie de personnel. Que ce soit à cause du manque de matériel ou des listes d’attente de plus en plus longues, démarrer un suivi est souvent retardé. Or, ces quelques semaines de retard pourraient être précieuses dans l’élimination des tumeurs.
La Ligue contre le Cancer précise que les patients font face en moyenne à « un retard cumulé de deux semaines en moyenne entre l’examen diagnostic de dépistage et le début des traitements. La durée moyenne du parcours de soins s’est, elle aussi, considérablement allongée, avec 6 semaines supplémentaires en moyenne ».