Maladie récemment reconnue par l’OMS, l’addiction aux jeux vidéo peut être traitée via une nouvelle thérapie testée sur des adolescents.
Pratiquée de manière raisonnable, le jeu vidéo peut avoir un impact positif. Des études ont démontré que jouer permettrait d’augmenter les cellules grises du cerveau. Les jeux augmenteraient notre capacité d’analyse et ralentiraient le vieillissement du cerveau. Toutefois, abuser des jeux vidéo entraîne également des dérives dont une forme d’addiction.
Appelée « gaming disorder », cette addiction au jeu a été reconnue comme une maladie par l’Organisation Mondiale de la Santé le 1er janvier 2022. Elle se caractérise par une priorisation du fait de jouer. Cela entraine également des comportements nocifs récurrents. L’addiction concerne aussi bien les jeux en ligne que les jeux hors-ligne. Elle peut être occasionnelle ou récurrente.
Dans tous les cas, elle génère des difficultés avec ses proches et un manque d’attention à l’école ou au travail. Afin de traiter cette nouvelle forme d’addiction, des traitements sont en cours de développement. Des chercheurs de l’Université Goethe de Francfort-sur-le Main ont mis au point une thérapie dont les premiers résultats sont très encourageants.
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PROTECT pour protéger mais aussi pour un « Professional Use of Technical Media »
La thérapie en question a été baptisée PROTECT. L’acronyme désigne l’envie de protéger les jeunes mais aussi un usage professionnel des médias technologies. La thérapie consiste à accueillir de petits groupes d’adolescents lors de sessions de 90 minutes. Pour tester l’efficacité de cette thérapie cognitivo-comportementale (TCC), 422 lycéens ont été divisés en deux groupes.
Le premier groupe était composé de 167 adolescents qui suivaient la thérapie. L’autre groupe de 225 adolescents a servir de groupe témoin. Après un an de thérapie, les chercheurs ont constaté que les adolescents encadrés avaient des symptômes 40% moins graves qu’au début de la thérapie. Ce chiffre descend à 27% pour le groupe témoin.
Si les résultats sont encourageants, les chercheurs restent conscients du travail qu’il reste à accomplir. En effet, l’addiction aux jeux vidéo aurait les mêmes effets sur le cerveau que l’addictions aux drogues ou à l’alcool. Ils espèrent donc mener des études complémentaires sur de plus grands groupes d’adolescents. Le but est aussi de mener cette thérapie sur des adolescents à risque ou très addicts.
Ne pas diaboliser les jeux vidéo, mais apprendre à mieux les utiliser
La thérapie PROTECT est encadrée par des psychologues spécialisés. Toutefois, elle ne se base pas sur le fait de faire une detox des jeux vidéo. Elle se concentre davantage sur les facteurs qui poussent les jeunes à jouer. La thérapie se concentre sur le fait d’aider les adolescents à contrôler les pensées négatives qui les poussent à jouer.
Dans la majorité des cas, l’addiction ne découle pas d’une simple envie de jouer le plus longtemps possible. Elle est souvent liée à un ennui profond, des problèmes de motivation, une forme d’anxiété voire du harcèlement. L’addiction peut alors représenter un échappatoire visant à se couper du monde. Ce sont ces points que les psychologues souhaitent traiter sans pour autant priver les adolescents du plaisir de jouer.