AccueilEtudesLa douleur ressentie différemment selon notre sexe ?

La douleur ressentie différemment selon notre sexe ?

Mis de coté dans les traitements, le sexe d’un patient aurait pourtant une influence dans sa perception de la douleur, notamment chronique.

Dans le cadre de l’étude de la douleur et des effets des médicaments, les chercheurs font appel à des volontaires des deux sexes. Cependant, cette donnée est rarement prise en compte dans les résultats de leurs analyses.

Pour beaucoup de personnes, la douleur est ressentie de la même façon que l’on soit un homme ou une femme. Or, ce ne serait pas le cas. Les femmes seraient plus sensibles à la douleur que les hommes. Si cette idée avait déjà été évoquée dans des textes de fiction, elle a récemment fait l’objet d’une étude sérieuse.

Des échantillons de moelle épinière prélevés pour vérifier cette hypothèse

Afin de vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont prélevé de la moelle épinière sur 10 femmes et 12 hommes décédés. Ils ont aussi utilisé des rats mâles et femelles. Puis les chercheurs ont injecté une protéine spéciale : le BNDF ou Brain-derived neurotrophic factor.

Celle-ci a la particularité d’augmenter la sensibilité à la douleur. Les chercheurs ont laissé la protéine agir puis ils ont analysé les résultats. Ils ont alors remarqué que les mécanismes neuronaux n’étaient pas les mêmes chez les hommes et chez les femmes. Celui des femmes, mais également des rats femelles étaient plus développés. Cela fait que la douleur ressentie était plus forte.

Ce détail peut paraitre anecdotique mais il entre en corrélation avec d’autres données. En effet, des études ont démontré que les femmes sont plus souvent sujettes aux maux de tête et aux migraines. Or, ces maux seraient liés à une sensibilité plus grande à la douleur.

Une différence de douleur même mise de coté lors des tests sur les rats

L’étude point du doigt cette différence. Cependant, il y a encore beaucoup de travail avant que le sexe soit pris en compte dans les traitements. De base, les médecins et les infirmières prennent rarement en compte le sexe des patients quand ils administrent un traitement. Mais cela va plus loin.

Lors des études cliniques menées en laboratoire, les rats utilisés comme cobayes sont presque uniquement des mâles. Les chercheurs ne peuvent donc pas savoir si le traitement a un impact différent sur les femelles. Ils ne peuvent s’en rendre compte que lors des essais cliniques sur des humains.

Si des progrès doivent être faits, l’étude ouvre la voie à une nouvelle manière de tester les médicaments et les traitements. Néanmoins, il faut réunir assez de personnes ou d’animaux de chaque sexe pour obtenir des données exploitables et concluantes. Pour plus de détails, l’étude en question est consultable sur le site du journal spécialisé Brain.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
Les dernières actualités
Pour continuer la lacture