Pour repérer et soigner les cancers le plus tôt possible, des chercheurs du CNRS espèrent compter sur l’odorat des fourmis.
En 2020, près de 10 millions de personnes sont mortes d’un cancer. La même année, 19 millions de nouveaux patients ont été diagnostiqués. Cependant, ces diagnostics peuvent survenir très tard. Cela peut entraîner des complications dans le traitement ou conduire à un décès précipité.
Pour soigner les patients dès les premiers signes de la maladie, il existe plusieurs méthodes. Les tests de dépistage, l’IRM ou encore la mammographie sont les plus connus. Toutefois, certaines personnes ne pensent pas à les faire ou à prévenir leur médecin s’ils ont des soucis de santé. Les chercheurs souhaitent donc aller plus loin et repérer les cellules cancéreuses dès leur apparition.
Afin d’y parvenir, l’un des meilleurs outils à disposition est l’odorat animal. Des tests avaient déjà démontré l’efficacité du flair des chiens pour repérer les cancers. Or, un chien a besoin de plusieurs mois d’entraînement avant d’arriver à « sentir le cancer ». Toutefois, un autre animal au potentiel exceptionnel fait actuellement l’objet de plusieurs tests : la fourmi.
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Comment les fourmis peuvent-elles détecter les cellules cancéreuses ?
Les scientifiques du CNRS de l’Université Sorbonne Paris Nord ont découvert qu’une espèce de fourmi était capable d’une telle prouesse. L’espèce en question est la Formica fusca, une fourmi européenne toute noire. Ces petits insectes utilisent leur odorat dans toutes leurs taches quotidiennes. Les chercheurs ont alors souhaité mettre à profit cette caractéristique.
Dans un premier temps, les chercheurs ont entraîné les fourmis à repérer l’odeur des cellules cancéreuses. En effet, chaque cellule possède sa propre odeur. La fourmi a été mise en contact avec différentes cellules saines et cancéreuses. La cellule à été associée à une goutte d’eau sucrée pour que la fourmi la reconnaisse plus facilement.
Dans un second temps, la fourmi était placée dans un bloc contenant plusieurs odeurs différentes. En quelques minutes, la fourmi avait fait l’association et allait vers l’odeur de cellule cancéreuse. Une heure en moyenne suffit pour terminer l’entraînement d’une fourmi, ce qui est bien plus rapide que chez le chien. En moyenne, il a besoin de 3 à 6 mois d’entraînement pour être opérationnel.
Une première étude prometteuse
Si les premiers résultats sont très satisfaisants, les fourmis devront faire l’objet d’études complémentaires. Cela est nécessaire pour démontrer l’efficacité des insectes « sur un organisme humain complet », précisent les chercheurs.
Toutefois, le CNRS est déjà en train de travailler la prochaine étape. L’odorat des fourmis est actuellement testé via une autre technique. Elles doivent sentir de l’urine de souris malade. Ces tests sont déterminants pour une utilisation des fourmis dans le futur. En effet, l’entraînement est peu onéreux. De plus, les fourmis ont peu de marge d’erreur une fois l’odeur assimilée.