AccueilMédicamentsDétournés comme drogue, ces médicaments seront délivrés sous ordonnance dès décembre

Détournés comme drogue, ces médicaments seront délivrés sous ordonnance dès décembre

Si plusieurs anti-douleurs sont délivrés sans ordonnance, cela changera début décembre pour deux médicaments à cause des risques d’addiction.

En pharmacie, il est possible d’obtenir sans ordonnance de nombreux traitements antidouleurs comme le paracétamol, l’ibuprofène ou le kétoprofène. Parmi ces traitements, d’autres sont administrés pour soulager les douleurs intenses comme la codéine et le tramadol. 

Déjà dans le viseur de l’ANSM à cause des risques de dépendance, ces médicaments ont fait l’objet d’un changement. En effet, les patients ne pourront plus obtenir ces traitements sans ordonnance à compter du 1er décembre 2024. Cependant, les raisons derrière cette modification sont liées à un usage détourné des propriétés analgésiques par les plus jeunes.

Des « drogues pour ados » pouvant causer d’importants risques d’accoutumance

L’agence Nationale de Sécurité du Médicament rappelle que ces deux médicaments sont des opioïdes, c’est à dire des dérivés de la morphine. Mais tout comme ce traitement, un dosage puissant ou fréquent entraine des risques d’accoutumance et de nombreux effets secondaires.

En 2017, le Ministère de la Santé avait déjà tiré la sonnette d’alarme en décrivant la codéine comme « la drogue des ados ». Quant au tramadol, une enquête menée en 2022 révélait que le médicament aurait multiplié par 17 les risques d’addiction en moins de 10 ans. De plus, le surdosage aurait provoqué le décès de 18 personnes cette même année, contre 7 pour la codéine.

Enfin, l’arrêt brutal de ces deux médicaments sans traitement adapté peut causer des symptômes violents comme de l’anxiété, des insomnies, des tremblements ou des diarrhées. En vue de limiter les risques, tant pour les ados que pour les adultes, la réglementation change cet hiver.

Les prescriptions de ces médicaments régulées et renforcées

Pour avertir les consommateurs, l’ANSM a publié un communiqué le 26 septembre dernier. Entre autres, il liste les conditions d’attribution des médicaments à compter du 1er décembre. Tout d’abord, tous les médicaments contenant ces substances (qu’elles soient seules ou associées à d’autres) nécessiteront une ordonnance sécurisée. 

L’ordonnance devra contenir tous les détails indiqués en toutes lettres, plus particulièrement la posologie et la durée de traitement. Ensuite, chaque prescription ne pourra pas excéder 3 mois. Pour obtenir une nouvelle boîte, il faudra une autre ordonnance sécurisée.

Enfin, pour renforcer la sécurité, des codes barres anti-fraude et des mentions pré-imprimées liées au médecin traitant seront obligatoires pour la délivrance du tramadol et de la codéine. Les patients seront alors invités à bien respecter la posologie, à ne pas partager ce traitement avec un proche et à ne pas stopper immédiatement la prise pour éviter les effets secondaires. À noter que cette nouvelle réglementation concernera un troisième traitement : la dihydrocodéine.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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