Si les professionnels de santé ont longtemps pensé qu’un patient dans le coma était inconscient, une étude semble démontrer le contraire.
Qu’il soit involontaire (à cause d’un traumatisme ou d’une hémorragie) ou volontaire et administré par les médecins, le coma plonge la victime dans un sommeil profond. Généralement, il lui est impossible de se réveiller ou d’ouvrir les yeux pendant une période de temps aléatoire. De fait, de nombreuses personnes pensent que les concernés ne peuvent pas entendre ou penser.
Mais une étude a remis en cause cette idée. En étudiant le cerveau de patients dans le coma, des chercheurs ont découvert que tous n’étaient pas totalement inconscients. Chez un patient sur 4, le cerveau montrerait toujours des signes d’activité. Mais plus étonnant encore : le patient serait en mesure de réagir.
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Le cerveau toujours capable de réagir et de transmettre des consignes au corps, même en étant dans le coma
Pour cette expérience, les chercheurs ont constitué un panel de 350 adultes dans le coma. Ils étaient dans cet état pendant environ 8 mois suite à une crise cardiaque, un AVC ou un traumatisme grave. Après un test simple visant à repérer les patients capables de « répondre », les retenus ont subi des scanners cérébraux.
Dans le même temps, les patients dans le coma devaient s’imaginer en train d’ouvrir la main ou de jouer au tennis. Pendant cette séance imaginative, l’activité cérébrale était mesurée en temps réel. Or, les résultats indiquent qu’environ 25% des patients étaient capables de répondre à ces consignes. De plus, 38% d’entre eux étaient capables de répondre en effectuant de vrais gestes.
Mais les chercheurs ont remarqué que les patients qui avaient davantage tendance à répondre avaient des points communs. Ils étaient souvent plus jeunes, avaient subi un traumatisme physique et étaient dans cet état depuis plus longtemps que les autres.
En quoi cette découverte pourrait-elle changer le traitement des patients concernés ?
Cette capacité étonnante est un état de dissociation cognitivo-motrice. Or, les chercheurs se sont rendus compte que le nombre de patients dans le coma présentant cet état était bien plus important qu’estimé. De fait, cette étude ouvrirait la voie à de nouveaux tests. Mais il permettrait aussi une prise en charge adaptée de ces malades.
Par exemple, les professionnels de santé pourraient réaliser des exercices pour détecter la présence de lésions cérébrales ou d’un cerveau en bonne santé. Mais cela pourrait également revoir la question des décisions liées à la fin de vie. Les professionnels de santé pourraient ainsi demander au patient s’il souhaite arrêter les traitements ou les poursuivre car il se sent capable de se réveiller.
Néanmoins, de tels choix ne devraient voir le jour que dans quelques années, après des études complémentaires.