Une nouvelle étude suggère que le cannabis augmenterait les problèmes de santé cardiovasculaires chez les personnes qui en fument.
Récemment légalisée dans le cadre d’une consommation récréative en Allemagne, la consommation de cannabis fait débat. En effet, il peut être utilisé pour soulager la douleur chez les patients souffrant de douleurs neuropathiques sévères. Mais la plante reste une drogue qui peut conduire à une forme d’addiction.
Plusieurs études se sont déjà penchées sur les effets de la consommation de cannabis sur notre corps. Entre autres, il multiplierait de manière significative les risques de souffrir d’un cancer du poumon. Cependant, les professionnels de santé ignoraient jusqu’alors que la plante pouvait également dégrader la santé cardiovasculaire.
C’est le constat inquiétant qui ressort d’une récente étude partagée dans le Journal of American Heart Association.
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Une augmentation de 42% des risques d’accident vasculaire cérébral
Les résultats de l’étude, également relayés dans un communiqué, montrent que tous les consommateurs peuvent être concernés. Mais le plus étonnant est que les chiffres sont aussi valables pour ceux qui consomment exclusivement du cannabis et pas de tabac. Pour cette étude, les chercheurs ont étudié près de 43 000 patients américains, consommateurs plus ou moins réguliers.
Or l’analyse de leurs données médicales suggère que consommer régulièrement cette plante augmenterait de 25% les risques de crise cardiaque. Pire encore : il passe à 42% pour les risques d’accident vasculaire cérébral. À noter que ces chiffres sont à comparer avec les personnes ne consommant pas du tout de marijuana.
L’un des points d’ombre de l’étude est qu’actuellement, les chercheurs ignorent si c’est le cannabis ou le tabac fumé en complément qui est en cause. Néanmoins, ils ont constaté des résultats similaires sur l’ensemble du panel, et ce quel que soit l’âge, l’IMC ou le niveau social des volontaires.
Les dangers du cannabis souvent minimisés par les consommateurs
Malgré ces risques importants, un élément central subsiste : la minimisation de la nocivité du cannabis. En effet, de nombreux consommateurs estiment que la plante n’est pas dangereuse pour la santé. Or, elle est tout aussi nocive que le tabac mais affecte d’autres éléments de notre organisme. D’ailleurs, de nombreux professionnels de santé voient ces résultats comme un véritable « appel à l’action pour tous les praticiens ».
De plus, les risques peuvent être amplifiés chez les patients possédant des antécédents cardiovasculaires. Mais la minimisation des risques fait qu’ils prennent cette consommation récréative à la légère. D’ailleurs, ce constat ne vaut pas uniquement aux États-Unis, où l’étude a été menée.
L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives a rappelé dans un communiqué que le cannabis était, et de loin, « la substance illicite la plus consommée en France ». De fait, de nombreuses personnes ne connaissent pas les potentiels risques pour leur santé et peuvent souffrir d’AVC ou de crise cardiaque à cause de cette plante.