Le passage à l’heure d’été a un impact temporaire sur notre sommeil. Mais une étude suggère qu’il augmenterait les risques d’insomnie.
Survenant généralement fin mars, le passage à l’heure d’été est une tradition qui persiste en France. Lors de cet évènement, nous devons avancer nos montres et pendules d’une heure. De fait, à 2 heures du matin, il est en réalité 3 heures. Or, le fait de perdre une heure de sommeil impacte obligatoirement notre corps.
La sensibilité de chacun au changement d’heure peut varier. Mais la période de transition vers l’heure d’été implique pour beaucoup une petite dégradation du sommeil. Des études ont déjà été menées sur le sujet. Mais des chercheurs de l’Université McGill de Montréal ont souhaité aller plus loin.
Ils ont voulu mesurer le réel impact qu’avait ce changement en apparence anecdotique sur la qualité de notre sommeil. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue Neurology.
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Insomnie, somnolence et difficulté pour s’endormir à cause de l’heure d’été
Afin de mieux comprendre l’impact du changement d’heure sur le sommeil, les chercheurs ont interrogé plus de 30 000 volontaires. Dans un premier temps, ils ont du évaluer la qualité de leurs nuits lors du passage à l’heure d’été. Puis l’opération a été reconduite 6 mois plus tard au passage à l’heur d’hiver.
Le questionnaire se basait sur plusieurs critères spécifiques comme les épisodes de somnolence pendant la journée, la durée des nuits, le temps passé pour trouver le sommeil… Il faut également préciser que les volontaires interrogés avaient tous plus de 45 ans et peuvent donc avoir plus de difficultés à s’adapter à ces changements d’heure.
L’étude révèle que lors du changement d’horaire survenant au mois de mars, les troubles du sommeil sont très importants. Les volontaires ont indiqué avoir deux fois plus de mal à trouver le sommeil et somnolent deux fois plus pendant la journée. Ces effets se traduisent également par une augmentation des insomnies épisodiques au printemps. Selon les chercheurs, ces effets secondaires disparaissent en moyenne au bout de deux semaines.
Est-ce que ces troubles du sommeil apparaissent aussi lors du passage à l’heure d’hiver ?
Mais le plus étonnant est que le questionnaire du passage à l’heure d’hiver présente des résultats complètement différents. Les volontaires ont indiqué n’avoir ressenti aucun de ces troubles du sommeil pendant la transition d’octobre.
Le professeur David Davenne a expliqué dans un article du Figaro que « L’organisme a plus de mal à récupérer quand on avance l’horloge que quand on la retarde, car il est plus facile de repousser son heure de coucher que d’essayer de dormir plus tôt que d’habitude ». De fait, il semble impossible d’échapper aux troubles du sommeil causés par le passage à l’heure d’été.
Mais les effets sur notre santé iraient plus loin encore. D’après l’étude, les risques d’AVC et de crise cardiaque augmenteraient à chaque épisode de changement d’heure. Mais des études complémentaires devront confirmer ces effets.