Si une mauvaise hygiène bucco-dentaire a plusieurs conséquences sur notre corps, une étude révèle qu’elle peut aussi toucher le cerveau.
Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à se brosser les dents 2 à 3 fois par jour. Ce rituel contribue à une bonne hygiène bucco-dentaire et des dents en bonne santé. Il s’accompagne d’une ou plusieurs visites annuelles chez le dentiste. Mais que ce soit par manque de temps, par peur des dentistes ou à cause d’une alimentation trop sucrée, les dents peuvent rapidement se dégrader sans entretien régulier.
Or, la santé de nos dents peut avoir une influence directe sur le reste de notre corps. Pire encore, une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut affecter le bon fonctionnement de notre cerveau. C’est en tout cas le constat qui ressort d’une étude récemment publiée dans EurekAlert.
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Une augmentation de la matière blanche constatée chez les personnes génétiquement prédisposées aux caries
Par le passé, des études avaient déjà établi des liens entre mauvaise santé bucco-dentaire et problèmes de santé. Ainsi, des chercheurs avaient démontré que les risques d’AVC et de maladies cardiaques augmentaient chez les personnes ayant beaucoup de plaque dentaire. C’est également le cas chez les patients ayant des dents manquantes ou des problèmes de gencives.
Mais cette nouvelle étude s’est davantage penché sur le lien entre santé cérébrale et santé bucco-dentaire. Pour cela, les chercheurs ont utilisé comme base de travail les données de 40 000 adultes sans antécédents d’AVC qui ont participé à la UK Biobank. Cette enquête de grande ampleur toujours en cours est utilisée dans de nombreuses études à travers le monde.
Puis les volontaires ont subi deux examens différents. Le premier visait à déterminer s’ils avaient des antécédents génétiques favorisant les risques de caries ou de problèmes dentaires. Tandis que le second test était une IRM pour observer l’état de leur cerveau. Or, les chercheurs ont constaté de grandes quantités de matière blanche chez les personnes plus sujettes aux caries.
Mais cette matière blanche est problématique. En effet, c’est elle qui accélère les potentiels dommages au cerveau et augmente les risques d’AVC, de perte de mémoire et de l’équilibre.
Une étude sur l’hygiène bucco-dentaire qui a toutefois ses limites
Si cette étude rappelle qu’une bonne hygiène bucco-dentaire est importante à plus d’un titre, quelques questions restent en suspens. En effet, l’effet avait en grande majorité des volontaires blancs et européens. Elle n’est donc pas représentative de l’ensemble de la population.
De plus, l’étude ne prend pas en compte certains facteurs extérieurs qui peuvent influer sur la bonne santé des dents. Parmi ces facteurs, on trouve notamment le fait de fumer ou de souffrir de diabète. Enfin, il est encore trop tôt pour dire si adopter une bonne hygiène bucco-dentaire alors que la matière blanche est installée permet de réduire les risques.
De fait, des études complémentaires devront être menées pour apporter les éléments de réponses manquants.